sexta-feira, 26 de abril de 2019

Do inacabado



Michelangelo Buonarroti, Schiavo ribelle (1513-1516, Musée du Louvre, Paris)

«Une page (...) de Vasari suggère dans le cas Michel-Ange la valeur positive de l' "inachevé". Dans la seconde édition des Vite, l'historien introduisit, en effet, à propos de la Cantoria de Luca della Robbia confrontée avec celle de Donatello, une importante digression sur le fini et l'abbozzato. L'ouvrage de Luca, "bien que dessiné et exécuté avec soin est si lisse et fini que l’œil, vu à distance, le perçoit mal, à la différence de celui de Donatello qui est en quelque sorte esquissé (abbozzato). C'est à quoi doivent prêter grande attention les artistes: l'expérience enseigne que peintures ou sculptures ou toutes autres œuvres d'art, vues de loin, ont plus de force et d'effet si elles sont largement ébauchées que finies. Et, en dehors de la distance, y contribue le fait que, dans l'ébauche, souvent l'artiste en proie à l'inspiration (furor dell'arte), exprime sa pensée en quelques coups et il ne fera parfois que l'affaiblir par l'effort et l'application, comme ceux qui ne savent pas s'arrêter dans le travail". l'historien s'appuie sur l'analogie entre le mouvement du peintre et celui du poète: "Les poésies inspirées para la "fureur poétique" sont les seules véritablement bonnes." El la comparaison est poursuivie avec un peu d'embarras pour conclure qu'il y a des succès légitimes dans le "fini" comme dans l' "esquissé", mais que "le vulgaire s'attache à une délicatesse extérieur sans s’apercevoir qu'un ouvrage conçu avec sens et jugement n'a pas besoin d'être ainsi extérieurement poli et lisse". Il est permis de penser que cette digression a été ajoutée après coup, en 1568, pour soutenir la cause de l' "inachevé", que l'on considérait comme un aspect essentiel du style "génial" de Michel-Ange. Les "esclaves" venaient d'être placés dans un décor spectaculaire au jardin Boboli, et la discussion était d'actualité. Condivi venait d'expliquer la Madonna Medici en disant que l'état inachevé n’empêche en rien la beauté de l'oeuvre: "Lo sbozzo non impedisce la perfezione e la bellezza dell' opera"».
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André Chastel, Art et Humanisme à Florence au Temps de Laurent le Magnifique, Paris, Presses Universitaires de France, 1982, p. 329-330.

3 comentários:

MR disse...

Texto interessante, só que as obras inacabadas podem ser belíssimas, mas nunca sabemos como seriam acabadas. E provavelmente seriam melhores.
Gosto quando podemos ver os esboços que deram origem a uma determinada obra de arte.
E também os manuscritos de poetas emendados e reemendados.
Bom dia!

LuisY disse...

Interessante reflexão sobre o inacabado e a ilusão que as obras de arte sempre nos proporcionam.

bjo e bom fim-de-semana

Margarida Elias disse...

MR - Eu concordo com Vasari - tanto o inacabado (sem querer ou de propósito) como o acabado podem dar grandes obras - e o excesso de acabamento por vezes destrói uma obra. Bom Domingo!

LuisY - É verdade. Bom Domingo!